dimanche 27 juillet 2014

Critique légitime d'Israël ou antisémitisme ?

Depuis le lancement par Israël de l'opération "Bordure de protection" qui a pour double objectif la fin des tirs de roquettes provenant de la Bande de Gaza, menaçant la vie de millions d'Israéliens, ainsi que la destruction des tunnels creusés à l'initiative du Hamas qui planifiait une sortie massive de terroristes pour tuer et kidnapper un maximum d'Israéliens pendant les fêtes juives de septembre, espérant rééditer une nouvelle "guerre de Kippour", plusieurs médias français ne cessent de placer Israël au banc des accusés. 

Beaucoup de médias français assimilent en effet la défense de ses citoyens par l'Etat juif à un crime tout en cachant l'ignominie des chefs et des membres du Hamas. 

De fait l'armée israélienne, dont le colonel britannique Richard Kemp avait loué l'humanité en 2008 à l'occasion de l'opération Plomb Durci, avertit systématiquement les habitants d'une maison ou d'un quartier cible d'une prochaine attaque pour éviter des pertes civiles. Ces avertissements sont transmis par téléphone ou par tracts et parfois matérialisés par l'envoi d'une bombe ou d'un missile sans charge. De plus, des missions aériennes sont régulièrement annulées ou reportées au dernier moment lorsque des pilotes de chasse constatent qu'ils risquent de tuer des enfants ou tout autre personne innocente. En outre, des soldats de Tsahal risquent leur propre vie pour épargner celles des civils gazaouis. Enfin, Israël soigne des blessés palestiniens parce que la population gazaouie n'est pas considérée comme ennemie mais comme victime de ses propres dirigeants.

En revanche, le Hamas prouve une fois de plus son inhumanité non seulement en utilisant les civils comme boucliers humains, mais aussi en empêchant les civils de fuir la zone que les Israéliens s'apprêtent à bombarder pour y détruire des caches d'armes ou des tunnels. La charte du Hamas, les instructions du ministère de l'intérieur gazaoui et le traitement criminel qu'il inflige à sa propre population devraient révulser d'horreur n'importe quel individu attaché aux droits de l'homme.

Les médias hexagonaux naviguent pourtant entre :
-un équilibre faussement impartial et véritablement immoral puisqu'il place sur un pied d'égalité un mouvement terroriste aux visées génocidaires avec le seul Etat démocratique de la région qui a prouvé à de nombreuses reprises sa soif inextinguible de paix.
-une défense des Palestiniens qui n'en est pas une puisque celle-ci est consubstantielle à une critique systématique d'Israël et qu'elle est inexistante dès lors que les Palestiniens sont victimes soit de leurs propres dirigeants soit des Syriens ou d'autres pays arabes.

On dit partout qu'Israël devrait se retirer de tous les territoires pour que puisse se constituer un Etat palestinien, on assimile la clôture de sécurité au "mur de Berlin" (la critique perverse est énoncée sans honte par les gauchistes...) ou à un apartheid... Depuis quelques semaines, les images de Gaza défilent en boucle sur nos écrans, jetant de l'huile sur le feu de la haine allumé et entretenu par l'islamisme.

Les journalistes, les experts en tous genres et les responsables politiques sont-ils ignorants ? Sont-ils aveugles ? Ne disposent-ils pas des informations qui leur permettraient de rectifier leur jugement ?

Il apparaît malheureusement que la critique permanente d'Israël relève de l'acharnement. On ne peut pas cacher qu'Israël avertit les habitants de la Bande de Gaza des futurs bombardements ? Aussitôt on ridiculise Israël et on insiste de manière impudique sur le nombre de victimes égrené jour après jour. Une chaîne de télévision allemande diffuse une vidéo dans laquelle on voit des membres du Hamas utilisant une violence inouïe pour empêcher les habitants de fuir une zone indiquée par les Israéliens ? En France, on se garde de la présenter. La déontologie journalistique atteint ses limites dès qu'une information risque de révéler le visage des assassins du Hamas...

Dès lors que la critique d'Israël n'est pas seulement permanente mais qu'elle couvre les exactions du Hamas et qu'elle ridiculise et met en question tout effort israélien pour protéger la vie des civils de la Bande de Gaza, on se situe au-delà de la critique légitime, on flirte dangereusement avec l'antisémitisme.

Trois paramètres objectifs permettent de délimiter les contours de l'antisémitisme :
-La calomnie : elle fait écho aux reproches immémoriaux de meurtres rituels formulés contre les Juifs.
-La négation du droit à l'existence : de même que Lénine et Staline affirmaient que les Juifs ne constituaient pas une nation, on ne cesse de "démontrer" de nos jours que l'Etat israélien a été "créé contre nature" en plein Proche-Orient (chaque conflit permet de rajouter une couche mensongère dans son traitement médiatique tronqué et biaisé)
-Le double standard : dans la continuité des lois spéciales à l'encontre des Juifs dans la Russie des tsars ou dans l'Allemagne nazie, alors que des millions de personnes sont massacrées, humiliées et exploitées en Afrique et en Asie, un seul pays est visé par l'ONU par le biais d'un organisme spécifique (cf. UNRWA), un seul pays est blâmé et critiqué officiellement dans le cadre d'une conférence spécialement convoquée (cf. Durban I et Durban II),  un seul pays fait l'objet d'une campagne médiatique et diplomatique internationale intense pour lui interdire une défense légitime, un seul pays fait l'objet d'une telle concentration de mensonges et de haine : Israël, le juif des nations.

 L'affirmation selon laquelle "le sentiment que les populations civiles sont, une fois de plus, le jouet des hommes au pouvoir, le Hamas à Gaza, le gouvernement d'Israël à Jérusalem" n'est-elle pas détestable ? N'y a-t-il pas là de la calomnie (Israël tue les civils et n'en tient aucun compte au même titre que le Hamas, surtout taisons les efforts démesurés d'Israël pour épargner les civils et taisons les crimes de guerre des autorités de Gaza) ? N' y a-t-il pas là la négation du droit d'Israël à se défendre et même de son devoir de protéger ses citoyens (faudrait-il qu'Israël envoie des roquettes à la manière des artificiers du Hamas ou serait-il plus efficace que les avions de chasse d'Israël larguent des tulipes) ? N'y a-t-il pas là un double standard (établir une équivalence morale entre une entité terroriste aux visées génocidaires avec un Etat démocratique, c'est considérer Israël comme un Etat voyou ou un paria).

On récolte ce qu'on sème. Une semence de blé produit du blé. Une semence composée de calomnie anti-israélienne, de négation du droit d'Israël à l'existence et de traitement médiatique inique du conflit israélo-arabe produit de l'antisémitisme. Eh oui, l'antisémitisme produit l'antisémitisme.

CS